Mines en RDC

L’exploitation des ressources minières de la République démocratique du Congo a commencé il y a plus d’un siècle, et constitue une part très significative de l’économie nationale de la RDC, bien que celle-ci soit essentiellement basée sur l’agriculture. En effet, le sous-sol de la République démocratique du Congo compte parmi les plus riches au monde au regard de la géologie et de la minéralogie.

La République démocratique du Congo possède des gisements d’une cinquantaine de minerais, mais seulement une douzaine de est exploitée : le cuivre, le cobalt, l’argent, l’uranium (par Areva), le plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l’or, l’étain, le tantale, le tungstène, le manganèse et quelques métaux rares comme le coltan. La République démocratique du Congo extrait également de son sous-sol des diamants. Le pays possède la deuxième réserve mondiale en cuivre avec 10 % du total recensé sur la planète et surtout les plus importantes réserves de cobalt (près de 50 %).

Les ressources minières sont situées principalement dans l’est et dans le sud de la République Démocratique du Congo, deux régions que se disputent les trois groupes rebelles au régime de M. Laurent-Désiré Kabila.

Étant donné cet avantage naturel, la défaillance de l’économie de la RDC est généralement attribuée à la « malédiction des ressources naturelles », qui décrit la difficulté rencontrée par certains pays ayant des ressources naturelles en abondance, à se développer économiquement.

Historique

Époque pré-coloniale

Les ressources minières au Congo sont exploitées depuis bien avant l’époque coloniale.

Les habitants extrayaient et raffinaient le cuivre des mines de Boko-Songho, de Mindouli et le plomb provenant de la mine de plomb de M’Fouati jusqu’au début du XXe siècle.

Dans les années 1870, les explorateurs britannique Henry Morton Stanley et franco-italien Pierre Savorgnan de Brazza visitent successivement les exploitations minières et font connaitre leurs découvertes en Europe. Par la suite, les missions se succédèrent afin de déterminer les richesses en cuivre de la région.

Le 15 novembre 1884, à l’initiative du chancelier allemand Otto von Bismarck, quatorze pays se retrouvent à la conférence de Berlin pour le partage et la division de l’Afrique entre les puissances colonisatrices européennes. Léopold II, roi des Belges depuis 1865, jette son dévolu sur le Congo, dont les richesses en ivoire et en caoutchouc le fascinent.

En 1876 déjà, il réunit une conférence à Bruxelles afin d’organiser des expéditions dans cette partie de l’Afrique, et se voit attribuer, à titre personnel, la propriété de 2,5 millions de kilomètres carrés dans le Bassin du Congo.

L’exploitation intensive du territoire commence et la population locale doit notamment récolter par le travail forcé pour le compte du Domaine royal ou de compagnies privées du caoutchouc. À la fin du 19e siècle, on commence à découvrir les richesses minières du Congo et la population est soumise à une exploitation forcée de ces ressources à partir de 1885. De très nombreuses exactions (meurtres, mutilations, tortures…) furent commises, et la population décroit pendant cette période.

Époque coloniale.

Au début du 20e siècle, alors que le Congo est sujet à d’innombrables luttes d’influence, les excès de la colonisation — comme celles mentionnées dans le rapport Brazza — soulèvent un tel tollé en Europe qu’en 1908, Léopold II décide de faire don de sa colonie à l’État belge.

L’Union minière du Haut-Katanga est fondée à Bruxelles avec pour objectif d’exploiter les ressources minières du Congo. Étroitement liée aux élites politiques et économiques belges, l’Union est un véritable « État dans l’État » au pouvoir d’influence immense. Les principales ressources qu’exploite la compagnie à sa création sont le cuivre, le zinc, l’étain, le cobalt.

Dans les années 1920, l’UMHK est le troisième producteur mondial de cuivre, le premier producteur mondial de cobalt, et contrôle une part importante de la production mondiale d’étain et de zinc.

L’exploitation de l’uranium commence en 1921 avec la découverte de très importants gisements à Shinkolobwe dans la province de Katanga au sud-est du pays et la construction sur place d’une unité de raffinage. En 1926, l’Union minière du Haut-Katanga est en situation de monopole sur le marché mondial de l’uranium.

La crise de 1929 fait passer la production de l’UMHK de 139 000 tonnes en 1930 à 54 000 en 1932. Elle rebondit ensuite à 122 650 tonnes en 1939.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la mine de Shinkolobwe fournit l’uranium des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945.

Depuis l’indépendance de la République démocratique du Congo

Le 30 juin 1960, le Congo arrache son indépendance à la Belgique. L’Union minière conserve son pouvoir pendant six ans, et soutient activement la sécession du Katanga menée par Moïse Tshombe.

En 1965, Mobutu, chef d’état major de l’armée, renverse par un coup d’État le président Joseph Kasavubu. Le Congo retrouve une certaine stabilité au prix d’un régime autoritaire.

Il devient le Zaïre.

Après les décrets de 1966, 1967 et 1969, les mines et les plantations sont nationalisées. et l’Union minière du Haut Katanga devient Gécamines.

Mobutu se maintient au pouvoir pendant trente deux ans, jusqu’à la prise de pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, à qui succès sont fils Joseph quatre ans plus tard, qui restera à la présidence entre 2001 et 2019.

Panorama actuel des ressources minières.

Les « métaux du numérique »

La RDC est un producteur stratégique de « métaux du numérique », utilisés notamment dans les téléphones et ordinateurs portables.

Le cobalt

Avec une production d’environ 90 000 tonnes en 2018, la RDC représente plus de la moitié de la production mondiale de cobalt (les autres États producteurs se situent dans une tranche de 3 000 à 8 000 tonnes)7. Le cobalt est le minerai le plus demandé au monde, étant essentiel dans la fabrication des batteries de nouvelle génération pour les smartphones et les voitures électriques. Le cobalt congolais est surtout vendu à la Chine, c’est le seul pays à avoir les capacités industrielles pour le transformer en batteries.

La mine de Mutanda détenue à 50 % par Glencore, située dans la province de Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo, est la plus importante mine de cobalt au monde.

Le lithium

La République démocratique du Congo a les septièmes réserves de lithium dans le monde (dans un classement dominé par des pays d’Amérique du Sud) avec des ressources estimées à près de trois millions de tonnes. À l’instar du cobalt, le lithium est un composant essentiel des batteries et véhicules, ordinateurs et téléphones portables.

Le coltan

Le coltan se trouve en grandes quantités en République démocratique du Congo dans la région du Kivu qui détient entre 60 et 80 % des réserves mondiales. Selon les données de la Chambre des mines, la RD Congo a produit en 2016 869 tonnes de coltan, en baisse de 12 % par rapport à 2015 (992 tonnes).

Autres métaux précieux

L’or

Depuis le début des années 2010, l’exploration dans la filière aurifère, est en pleine expansion en RDC. En 2016, la production industrielle d’or en RDC était de 22,6 tonnes. L’essentiel des gisements aurifères sont concentrés dans la partie orientale du pays, dans les provinces du Haut-Uélé la Lualaba, l’Ituri, le Sud-Kivu et le Maniema.

L’exploitation industrielle, réalisée par une quinzaine de sociétés, n’assure qu’une partie de la production nationale. Selon différents estimations, les orpailleurs, très nombreux, fourniraient entre 300 kg et 20 tonnes d’or par an.

En septembre 2020, une mine d’or artisanale s’effondre à Kamituga à la suite d’une inondation causée par de fortes pluies, causant la mort d’au moins une cinquantaine de mineurs.

Le cuivre

La RDC dispose d’importants gisements de cuivre, majoritairement concentrés dans la province de Katanga.

Le projet de mine de cuivre de Kamoa, est présenté comme l’une des plus grandes sources de cuivre au monde. En mai 2015, Le groupe chinois Zijin Mining conclut un accord avec le canadien Ivanhoe Mines pour acquérir une participation de 49,5% dans Kamoa Holding, société qui détient à 95% le projet de cuivre Kamoa. Le montant de la transaction est de 412 millions $.

En décembre 2018, le groupe chinois Zhejiang Huayou Cobalt annonce un investissement de 147 millions de dollars dans la filière du cuivre en RDC.

Autres minerais précieux

Les diamants

En 2014, la République démocratique du Congo était le principal producteur et exportateur de diamants dans le monde, avec 15,7 millions de diamants bruts en 2014. La RDC possède les deuxièmes plus importantes réserves de diamants au monde estimées 150 millions de tonnes, soit 20,5% du total mondial.

L’essentiel des mines de diamants en République démocratique du Congo est situé dans les provinces du Kasaï, du Kasai Central, du Lomami et du Sankuru. Ces mines sont exploitées par deux grandes sociétés : la Minière de Bakwanga, dont l’État est l’actionnaire majoritaire, et la Société sino-congolaise Sacim. La première est en banqueroute en 2020, tandis que la deuxième est en forte croissance.

L’uranium

La mine de Shinkolobwe en 1925

La République démocratique du Congo a des réserves d’uranium essentiellement concentrées dans la mine de Shinkolobwe, dans la province de Katanga au sud-est du pays. Exploitée par l’Union minière du Haut Katanga, cette mine a fourni l’uranium des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945, alors que le Congo était une colonie belge.